Imaginer le Post-New Public Management : y a-t-il un après ?
- Type de publi. : Communication dans un congrès
- Date de publi. : 21/03/2024
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Auteurs :
Céline ChatelinYoussoufi Touré
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Organismes :
Laboratoire de Recherche en Management (LIREM)
Université d'Orléans
Laboratoire pluridisciplinaire de recherche en ingénierie des systèmes, mécanique et énergétique
Résumé : La complexité de la société humaine rend tout aussi complexe la fabrique, la mise en œuvre et le suivi des décisions de politique publique qui lui sont dédiées. Entre complexité et transitions multiples, la sphère managériale publique côtoie les problèmes insolvables et inextricables mis en évidence par Lönngren et van Poeck (2021). Si la démarche rationnelle a contribué à rendre les processus de décision maitrisables, à définir des outils et des méthodes de pilotage innovantes (Carassus, 2021 ; Osborne et. al., 2022), la gouvernance des politiques publiques se heurte néanmoins à des temps et des dynamiques très différentes, des interconnexions inéluctables et des incertitudes inhérentes naturellement à leur insertion dans le temps long (Touré, Chatelin, 2022). Cela signifie-t-il qu’une gouvernance des politiques publiques, a fortiori collaborative, soit impossible, voire utopique ? La complexité priverait-elle de facto la fabrique d’une stratégie sociétale pour imposer et ne retenir finalement qu’un pilotage budgétaire, aux orientations rythmées par l’agenda politique et aux effets de rupture ? Sommes-nous condamnés à subir un Post Modernisme public (Guenoun et Matyjasik 2019), sans « après », sinon celui d’un éloignement, d’une défiance voire d’une déliance de la société civile (Balle de Bol, 2009 ; Pesqueux, 2007), fruit d’une gouvernance Post-Moderne ? Ou à l’inverse, peut-on imaginer un nouvel ordre de gouvernance des politiques publiques ? Nous proposons dans cette recherche d’imaginer un possible changement de paradigme (Kuhn, 1962) permettant de concevoir une gouvernance des politiques publiques apte à intégrer la complexité des temps (court et long) et des espaces (local et global) dans lesquels s’insèrent les enjeux de société et notamment les transitions que nous traversons. Au-delà du Post-NPM et de ses effets de déliance, nous proposons d’ouvrir la perspective sur les éléments qui pourraient définir un État hypermoderne, plutôt que post-moderne (Bolle de Bal, 2009), et sa gouvernance de reliance. Pour y parvenir, nous tenterons d’intégrer le paradigme de la pensée complexe et des crises proposé par Edgar Morin. Ce faisant, nous optons pour exploiter l’heuristique de la théorie des systèmes dynamiques très familière dans d’autres disciplines scientifiques. Notre objectif est d’esquisser le futur possible d’une gouvernance des politiques publiques, polycentrique (Ostrom, 2010) parce que partenariale, et récursive, parce que garante d’un éthos public de reliance. L’exploration du modèle de gouvernance dans 3 cas en France et au Québec, nous conforte sur la plausibilité d’une gouvernance des politiques publiques hypermoderne en mesure de succéder à sa version post-moderne.
Fichiers liés :
04 02 24 Chatelin Touré HyperModernite 04 02 24 Draft Symposium MP 2024 .pdf
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